Laetitia Ruscica

Gymnastique et athlétisme - 28 ans

De la compétition au sport loisir

Vous êtes entrée en sports-études de gymnastique très jeune, qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

De 7 à 13 ans, j’ai vécu ma passion à fond. Toute ma vie tournait autour de la gymnastique. La sensation de vertige m’enivrait quand je pratiquais les barres asymétriques. Quand je n’étais pas sur les agrès, je regardais les champions. Je me souviens avoir vibré devant mon écran quand Émilie Le Pennec a décroché une médaille d’or aux Jeux Olympiques d’Athènes en 2004. Dans ma famille, les J.O. ont une saveur particulière car j’ai une tante, Françoise Leroux, qui a atteint les quarts de finale du 100m à Séoul en 1988. Les Jeux me font rêver depuis je suis toute petite, de savoir qu’ils ont lieu à Paris m’excite beaucoup !

À 13 ans, vous arrêtez la gymnastique pour vous tourner vers l’athlétisme. Pour quelles raisons ?

Le sport apporte de grands moments de joie, mais tout n’est pas rose. La gymnastique à haut niveau est une discipline très exigeante, le corps souffre et personne ne nous incite à l’écouter. Un gymnaste recherche constamment la perfection qui, je le sais maintenant, est inatteignable. J’ai connu beaucoup de frustrations durant mes années de gymnastique. À 13 ans, je suis allée vers l’athlétisme pour me libérer. Je pratiquais le saut à la perche en sports-études pour éprouver les fameuses sensations de vertige qui me plaisaient tant. Malheureusement une blessure au lycée m’a stoppé nette dans mon élan.

Aujourd’hui, vous êtes agrégée en Éducation Physique et Sportive et vous courez des semi-marathons. Votre rapport au sport a-t-il évolué ?

Le sport est toujours au centre de ma vie. En revanche, je ne suis plus dans la compétition avec les autres. Je pratique l’athlétisme pour me challenger et pour me vider la tête. Ma pratique en loisir est une façon de prendre du temps pour moi, d’être à l’écoute de mon corps. Le sport me permet aussi d’être épanouie dans ma vie professionnelle. J’enseigne l’éducation physique et sportive à des étudiants qui préparent le CAPES à l’université de Nanterre.